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La soirée avait un parfum particulier, une tension douce mais palpable flottant dans l’air. Tout semblait orchestré pour cet instant, une parenthèse hors du quotidien. La lumière tamisée des bougies donnait à la pièce une chaleur intime, et la musique discrète semblait suivre le rythme de cette étrange complicité qui s’installait.

Elle était resplendissante. Sa robe, élégante et audacieuse, caressait ses courbes avec une précision presque insolente. Son sourire, un mélange d’assurance et de malice, brillait plus que jamais. À ses côtés, un homme que je ne connaissais pas vraiment, mais qui semblait totalement absorbé par sa présence. Ils parlaient doucement, échangeaient des regards chargés d’un mystère que je ne pouvais qu’imaginer.

Je les observais depuis ma place, légèrement en retrait, veillant à ce que tout soit parfait. Ce soir, je n’étais pas l’acteur principal. Mon rôle était autre. Je remplissais leurs verres, m’assurais que la musique était juste assez forte pour créer une bulle, mais pas trop pour étouffer leurs échanges. Ils ne me regardaient presque pas, ou alors seulement pour me demander quelque chose avec une légèreté désarmante. Ils étaient dans leur monde, un monde dont je n’étais qu’un spectateur privilégié.

Elle riait à ses blagues, un rire léger, sincère, qu’elle ponctuait parfois d’un geste de la main, comme pour appuyer la complicité naissante. Parfois, elle effleurait son bras ou jouait distraitement avec une mèche de ses cheveux en l’écoutant parler. Lui, avec une confiance tranquille, s’installait dans cet espace qu’elle lui avait ouvert, se rapprochant imperceptiblement, à la fois respectueux et audacieux.

Mon cœur battait d’un mélange étrange d’appréhension et de fascination. Chaque regard échangé entre eux était une promesse, chaque geste semblait calculé pour renforcer cette tension délicieuse qui montait. Ils ne se pressaient pas. Tout était dans la lenteur, dans le détail. Lorsqu’il lui murmura quelque chose à l’oreille, elle rougit légèrement avant de répondre, un sourire presque espiègle sur les lèvres.

Je continuais mon rôle, me glissant dans l’ombre sans jamais vraiment disparaître. C’était un jeu subtil, un équilibre fragile entre présence et invisibilité. Je ressentais une forme de fierté en la voyant ainsi, si libre, si lumineuse, comme si elle avait attendu ce moment pour révéler cette facette d’elle-même.

Il y avait aussi une étrange douceur dans le fait de la voir prise dans cet instant, dans cette bulle qu’ils construisaient ensemble. Ce n’était pas une exclusion, mais une sorte de nouvelle dynamique. Elle savait que j’étais là. Peut-être était-ce même une partie de leur jeu, ce regard qu’elle jetait parfois dans ma direction, furtif, comme pour s’assurer que je comprenais ma place ce soir.

Les heures passaient sans que le temps ne semble avoir de prise sur eux. De 18h à 1h du matin, ils restaient immergés dans cette bulle, riant, discutant, jouant. Et moi, toujours là, spectateur attentif, presque complice.

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